3 Décembre 2019
Au quotidien, l'enfant s'exprime bien souvent. De la joie ou de la colère, lui-même ne comprend pas forcément ce qu'il se passe et ainsi extériorise, comme il le peut, sans contrôle. Certaines situations, face à lui, redondantes, peuvent être source de douleur. Lorsque l'adulte ne cherche pas la cause, le problème est toujours présent. Ainsi il bon de s'interroger sur le pourquoi du comportement.
Lorsque l'enfant est petit, il est encore au stade où il met tout à sa bouche. De plus il ne contrôle pas son impulsion. Certains enfants n'ont pas encore la parole et ainsi ne peuvent pas s'exprimer comme ils le voudraient. Ils passent donc par d'autres intermédiaires de communication, notamment l'action, pour exprimer par exemple de la colère ou du mécontentement.
Que faire ? Ne surtout pas taper ni mordre pour lui "faire comprendre". Cela serait contradictoire : comment peut on cesser l'acte de l'enfant en lui disant qu'il est interdit si nous reproduisons nous-même ce schéma ? Je vais dans un premier temps attirer l'attention sur l'arrêt de l'action en disant le mot STOP. Cela produira un effet de pause, qui pourra le calmer. Je poserai ensuite des mots sur ce qu'il peut ressentir et qu'il ne peut exprimer "je vois que tu es en colère". Je dois également lui expliquer que mordre et taper font du mal, que cela ne résout nullement un problème. Enfin, je l'oriente vers une autre alternative s'il est en colère : colorier, déchirer du papier, taper dans un coussin...
Comme l'adulte, partager ses affaires, c'est partager une partie de soi, confier, être dans l'intimité. La période du "c'est à moi !" peut perdurer, il faut laisser l'enfant prendre son temps. Cette étape est importante car elle lui permet de construire son identité. Et puis... Nous aussi, parfois, il y a certaines choses que l'on aime pas prêter !
Que faire ? Je mets des mots sur ses émotions, et je respecte ses choix. On peut établir une sorte d'accord, tout en prenant ses avis en priorité "Quels sont les jeux que tu accepterais de prêter ?". On peut minimiser également les conflits : si nous allons au parc, il peut décider de ramener prioritairement les jouets qu'il accepte de partager. Quant à ceux qu'il ne veut pas exposer, il peut les ranger dans sa chambre à l'abri des regards ))
Crier pour avoir des bonbons, se rouler par terre, pleurer... L'enfant, dans un magasin, reçoit une multitude d'informations, qui est trop pour lui. Il tente de se canaliser, de se contenir, mais à un moment il ne peut plus. Il explose. Cela peut être également un moyen d'attirer l'attention, de dire qu'il en a assez, qu'il veut rentrer. Eh oui, finalement, qu'est-ce qu'il y a de marrant dans un magasin pour un enfant ?
Que faire ? Si je n'ai pas d'autre choix que de ramener mon enfant avec moi dans un magasin, je sollicite donc son attention : le faire participer aux courses, lui demander de chercher tel produit, tenir le panier... Son attention focalisée sur une chose précise, il ne s'évadera pas ailleurs.
Nous l'avions vu dans cet article, le coucher des enfants peut être TRES compliqué. Et usant. L'enfant, tout petit, a cette angoisse de séparation qu'il ne peut contrôler. Une nuit, c'est très long. Une nuit, c'est plus de lumière, pas de papa maman et pas de repères.
Que faire ? Le temps calme est indispensable avant de dormir. Je le prépare à l'endormissement. Et je l'accompagne. Je le borde, je lui raconte une histoire, je le câline. Je peux même lui installer une veilleuse s'il a peur du noir. Les repères sont très importants pour lui, il a besoin d'un rituel. Il peut, d'ailleurs, lui-même choisir le sien. Le dialogue est très important. Généralement, nous ne voyons que le résultat sans en identifier la cause. Parfois c'est juste une toute petite chose qui peut être résolue par le dialogue.
A table, parfois, voire souvent, les enfants jouent avec la nourriture. Ils sont toujours dans cette période de motricité. Cela leur procure également beaucoup de bien de toucher et manipuler différentes textures.
Que faire ? En dessous de 3 ans, il n'y a aucun mal à ce que l'enfant manipule la nourriture avec ses mains, tant qu'il ne joue pas avec celle ci. Et au delà également : les aliments ont carrément beaucoup plus de saveurs quand on mange avec ses doigts !
Ka'b Ibn Malik a dit:
"J'ai vu le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur Lui) manger avec trois doigts.
Une fois qu'il avait fini de manger, il les léchait"
[Mouslim].
Et cela peut se produire même après 5 ans ! Il se mêle à la conversation des adultes, ou bien souhaite les interrompre, banal. Avant 5 ans c'est assez difficile pour un enfant d'attendre. C'est pour cela qu'il intervient, sans penser à mal. C'est aussi un moyen d'attirer l'attention "je suis là !".
Que faire ? L'enfant doit respecter le fait que l'adulte tient une conversation. Il n'aimerait pas, lui non plus, qu'on l'interrompe durant ses conversations. Je lui explique simplement qu'il doit patienter, lorsqu'un adulte parle. Je le remercie de sa patience. Je peux, lorsque mes conversations durent, lui proposer une activité afin qu'il puisse s'occuper.
Des situations quotidiennes que l'on connaît toutes mais qui sont facilement gérables lorsque l'on cherche la cause du problème par le dialogue et l'écoute.
Quelles sont les situations sur lesquelles vous vous sentez dépassées ?