17 Mai 2016
As-salãmu `alaykum wa Rahmatu Llãhi mes douces!
Et nous poursuivons sur la parentalité bienveillante/positive avec notre article sur la colère.
Vous avez été très réactives sur notre premier article "les chamailleries entre frères et soeurs", voyons donc si la colère vous dit quelque chose -))
LA SCENE
L'enfant se met en colère, crie, tape avec ses mains et ses pieds, hurle. Il est inconsolable. « tiens, voilà le jouet que tu voulais » « d'accord tu peux prendre ton manteau rouge ».
Rien n'est fait, la situation continue et l'enfant persiste.
REACTION HABITUELLE DES PARENTS
Il y a deux sortes de réaction des parents : La douceur, et la dureté.
Ceux qui procèdent à calmer l'enfant par la douceur en lui cédant ce qu'il veut, en lui proposant ce qu'il aime, cherchent à le calmer par tout moyen sans chercher à connaître la cause de sa colère. Ils veulent qu'il se taise au plus vite « arrête chéri(e), on dérange les voisins, d'accord tu aura ta sucette » «Je te donnerai ce que tu veux à condition que tu te calmes ». Mais est-ce la bonne méthode ?
Et il y a ceux qui adoptent la méthode dure en hurlant eux aussi, et plus fort, en menaçant l'enfant s'il n'arrête pas de crier. Ils ne peuvent plus entendre ses cris. Leur enfant leur devient insupportable. « Taaaaaais toi sinon tu aura une fessée » « Stooooop. Tu as gagné ! ben tu aura pas ton jouet » « Arrêêêêête, ou je te mets au coin tout l'après-midi ».
Menaces, intimidation, colère ne sont surtout pas la bonne méthode.
REACTION A ADOPTER
Pour calmer l'enfant, nous devons d'abord comprendre ce qu'est une COLÉRE. Selon Wikipédia « la colère est considérée comme une émotion secondaire à une blessure physique ou psychique, un manque, une frustration . Elle est l'affirmation de la personne »
Que peut-on dire alors de la colère de nos petits bouts de chou ? Leur colère n'est surtout pas pour nous tester, nous pousser à bout, nous faire honte quand on sort avec eux. Loin de là. Leur colère est tout simplement une réponse à un manque, une frustration, un besoin.
Les laisser exprimer leur colère et leur faire comprendre qu'ils ont le DROIT de l'être est un grand pas vers LA SOLUTION. La plupart des parents essaient d'étouffer cette colère, de ne pas laisser leurs enfants l'exprimer librement. L'auteure Isabelle Filliozat nous rapporte dans son livre « Je t'en veux, je t'aime ou comment réparer la relation à ses parents » que « la colère est un mouvement émotionnel. Elle est à écouter pour ce qu'elle est et non comme une accusation ». La colère peut donc être réparatrice pour l'enfant (ne comprenez pas par cela que la colère est une bonne chose mais le fait de laisser l'enfant l'exprimer, la comprendre peut lui apprendre à la contrôler et savoir comment la gérer une fois grand).
Comme nous l'avons vu dans notre précédent article « la chamaillerie entre frères et sœurs » l'enfant a des besoins et sa colère résulte de ce manque non respecté. Il demande à être écouté et compris. Il demande à ce que l'on communique avec lui et que l'on reconnaisse son droit d'être en colère. Qui parmi nous n'a jamais été en colère ? Que demande t-on quand nous sommes en colère ? Être ECOUTÉ et CONSIDÉRÉ. L'enfant c'est pareil, il demande de satisfaire ses besoins, de comprendre sa colère et d'y remédier. L'enfant n'est pas abîmé par la frustration de ne pas avoir ce qu'il voulait, mais il sera affecté par le fait de ne pas pouvoir exprimer sa colère.
Nous devons apprendre à l'enfant à exprimer ses émotions, de lui donner l’opportunité de parler, de mettre des mots sur ce qu'il ressent. Nous avons testé cela sur nos enfants et cela marche. Lors d'une colère d'Adam, nous lui avons demandé de l'exprimer par des mots mais aussi en l’extériorisant. Nous lui avons donné une feuille, un crayon et lui avons demandé de dessiner sa colère si il le veut. Sinon de prendre un oreiller et de taper fort en étant debout et en tapant d'une façon verticale afin que l'enfant évacue ses émotions. Après cela il s'est senti mieux et il s'est calmé. Le fait aussi de s’asseoir comme le prophète sallâ Llâhu `alayhi wa sallam nous a enseigné atténue la colère.
Vous pouvez aussi mettre des mots sur la colère de vos enfants «C'est frustrant de ne pas pouvoir prendre la sucette que tu voulais ». Cela va aider l'enfant à comprendre sa colère, à l'exprimer et à y remédier.
Donc notre relation avec nos enfants doit être bâtie sur la communication (mettre DES MOTS sur leurs émotions), cela va les amener à parler, à s'exprimer, et non à se replier sur eux-mêmes.
Nous parlons là bien sûr d'une colère qui résulte d'un manque, d'une frustration, d'une émotion que l'enfant veut exprimer et non de la colère maladive. Dans ce dernier cas, nous devons suivre comme exemple le prophète sallâ Llâhu `alayhi wa sallam quand nous sommes en colère contre notre enfant et d'inculquer à ce dernier ce qu'il faut dire. Le Prophète sallâ Llâhu `alayhi wa sallam dit : « Je connais une formule qui calmerait cet homme: s’il disait : « Je demande la protection divine contre Satan le damné »il serait débarrassé de ce qu’il éprouve » (rapporté par Boukhari, Al –Fatah, 61 337). Dans un autre hadith « Si l’un de vous se trouve en colère, qu’il s’assoie s’il était debout pour chasser la colère. Si celle–ci ne le quitte pas, qu’il se couche ». Ce magnifique enseignement, nous devons l'appliquer nous-même au quotidien lorsque nous sommes en colère contre notre enfant ou autre. Nous devons aussi leur apprendre l'invocation à dire quand ils se mettent en colère.
Le fait de donner le droit à l'enfant d'exprimer sa colère, de l'écouter, de lui apprendre à mettre des mots sur sa colère va l’éduquer à comprendre ce qu'est cette émotion, à mieux la gérer. Le fait aussi de lui expliquer l'enseignement prophétique à adopter en cas de colère va lui permettre de l'appliquer et ainsi devenir une personne qui SAIT ce qu'il faut faire en cas de colère.
CAS CONCRET
Adam se réveille et il demande une sucette à sa maman, cette dernière lui a expliqué gentiment qu'on ne mange pas de sucette en se réveillant et qu'il doit prendre son petit déjeuner. Il ne veut rien savoir, il veut SA SUCETTE « Donne moi ma suceeeeeeette ! » et voilà qu'il rentre dans une colère incontrôlable. Sa maman, appliquant la parentalité bienveillante, lui dit « Je comprends que tu puisse être frustré de ne pas avoir ta sucette. Tu as le droit d'être en colère, tu préfères l'exprimer en tapant sur l'oreiller ou en la dessinant sur une feuille»
Premier cas : Adam accepte d'exprimer sa colère en la dessinant sur une feuille. Au bout de deux minutes, il s'est calmé et accepte qu'il prendra son petit déjeuner et non la sucette qu'il a demandée.
Deuxième cas : Adam n'accepte pas la proposition de sa maman et continue à crier et pleurer. Sa sœur le nargue et cela a accentué sa colère.
A votre avis, que doit faire la maman dans le deuxième cas ?
Dites-moi également comment faites-vous avec vos enfants quand ils sont en colère ?
Apprends-Moi Ummi, la parentalité bienveillante et positive