11 Avril 2016
As-salãmu `alaykum wa Rahmatu Llãhi mes douces!
Ahhhhhhh les chamailleries des enfants ! Un sujet terrible !
- LA SCENE :
L'enfant tape, mord, pousse son frère ou sa sœur pour des jouets, pour des " c'est ma place" " c'est moi le premier" " c'est ma voiture".
- REACTION HABITUELLE DES PARENTS :
La plupart des parents réagissent en punissant le "coupable", en le mettant au coin, dans sa chambre, en le privant de sorties...
Il y en d'autres qui pincent l'oreille ou même tapent tout en hurlant sur l'enfant et en lui montrant que ce qu'il a fait est mal. Certains vont même jusqu'à le dénigrer auprès de ses frères et sœurs "il est méchant".
D'autres enfin, pincent ou même mordent leur enfant « coupable » pour lui montrer que ça fait vraiment mal.
Sont-ce les bonnes réactions? Sont-ce les bonnes méthodes? Sûrement pas, puisque l'enfant réitère les mêmes choses !
- REACTION A ADOPTER :
Pour trouver des solutions, il faut d'abord trouver le problème, et se poser des questions :
- Pourquoi les enfants font tout ce qu'on leur interdit?
- Pourquoi se tapent-ils alors qu'ils ont chacun leurs jouets et leurs affaires?
- Pourquoi refont-ils les mêmes bêtises alors qu'ils étaient punis et même parfois privés de ce qu'ils aiment?
Avant de répondre à ces questions, avons-nous pensé à ce que l'enfant ressent dans les différentes situations et durant les différentes étapes de son évolution? Avons-nous suffisamment écouté ses demandes et ses envies? Sommes-nous capables de connaître ses émotions et l'accompagner à s'exprimer?
La réponse est : NON !
Nous sommes très loin d'être dans la parentalité positive puisque la culture nous impose inconsciemment des règles, qui donnent des enfants violents et déboussolés.
- TOUT D'ABORD, A SAVOIR :
Il n'y a pas une solution toute faite qui va apporter entière satisfaction pour les parents. Et il faut aussi savoir que vouloir un enfant sage, gentil, qui ne bouge pas, qui ne crie pas, qui ne tape pas et qui ne fait aucune bêtise est impossible. Un enfant qui est en mouvement démontre qu'il est en bonne santé al hamdu li Llah! Il a juste besoin de comprendre ce qu'il est pour que l'on puisse l'accompagner dans les différentes étapes de son évolution et ses situations de crises.
Il faut aussi savoir que si votre enfant, tape, mord ou arrache les cheveux de sa sœur ce n'est pas pour faire mal! Car à ce stade (entre 1 et 4 ans), l'enfant n'a pas encore développé ses capacités pour comprendre le mal du bien mais il utilise ou plutôt il DÉCOUVRE ses capacités physiques et sa motricité à utiliser ses mains, ses pieds et bien évidemment ses dents.
Demander à un enfant de ne pas mordre alors que dès ses premiers mois on lui colle dans les mains des anneaux de dentitions à mâchouiller ? Et le pire dans tout cela le gronder? ...
Il faut également prendre en compte que l'enfant, durant une journée mouvementée, reçoit une charge émotionnelle immense des tensions qui s’accumulent. Il s'en décharge en tapant, hurlant, mordant...etc. Nous devons donc essayer de comprendre ce que vit notre enfant de l’intérieur pour pouvoir donner une réponse appropriée selon les situations vécues.
Nous devons penser aux besoins de nos enfants car derrière chaque crise, chaque « caprice » s'y cachent un besoin et même DES besoins. Un enfant étant bébé, son seul moyen de communiquer avec ses parents est pleurer car il a un besoin (couche, faim, fatigue...). En grandissant, l'enfant s'exprime par la parole. Mais si on ne l'écoute pas? Que se passera t'il? Ce sera la même chose que pour un bébé : il s'exprimera par les cris, les pleurs, qui arriveront jusqu'aux tapes.
Nous avons simplement à connaître et détecter les besoins de nos enfants, et ceci se fait par L'ECOUTE BIENVEILLANTE (l'accompagnement de l'expression des émotions).
Il y justement le manque de communication au sein du foyer, ou même les mots choisis pour parler à son enfant. Le culpabiliser, le dénigrer, lui hurler dessus, lui demander obéissance autoritaire l'amènera à TOUJOURS se rebeller et à vous chercher! Pourquoi nous nous exprimons sans cesse et toujours, parler parler parler, et non écouter, alors qu'un enfant ne demande simplement qu'à être écouté, ni plus ni moins?
- EN CONCLUSION, POURQUOI CES REACTIONS?
- S'approprier les choses, marquer son territoire
- Décharger des tensions cumulées (par les cris et les pleurs)
- Exprimer ses sentiments (non écouté donc l'enfant passe par les coups et les cris pour exprimer ses sentiments)
- Découvrir ses capacités physiques et développer la motricité
- ET SI ON ESSAIE LA METHODE POSITIVE :
La méthode positive consiste à comprendre son enfant et être bienveillante envers lui. À communiquer d'une certaine façon afin de le responsabiliser, le valoriser, et le faire évoluer.
Chaque conflit est une occasion bénéfique pour lui enseigner et l'éduquer : comprendre l'autre, faire preuve d’empathie, s'excuser et réparer :
- Séparer les enfants
- Décrire la situation à l'enfant qui vient de taper, mordre son frère ou sa sœur est l'une des méthode positive pour l'amener à comprendre son geste. Peut-être n'en n'avait il pas conscience. Ou peut-être oui, mais pas à ce degré d'intensité.
- Ne pas dire « regarde ce que tu as fait, tu es content ? » mais dire « STOP, je vois deux sœurs qui se disputent une poupée » le fait de dire STOP va déclencher chez l'enfant une sensation que quelque chose se passe. (Le STOP est d'ailleurs à utiliser dans toute situation en remplacement du NON). Les deux enfants sont inclus, et non pas l'un valorisé et l'autre dénigré.
- Nommer les choses va les aider à extérioriser le problème et à se calmer. Mettre des mots sur des sentiments, actes, réactions.
- Inviter les enfants à réfléchir (indirectement) par « Dites moi, que peut-on faire pour que tout le monde soit content ». Là, chaque enfant va donner sa proposition, ses solutions, et ainsi, cela le fait participer à la réflexion. Il se sentira mis en valeur, concerné à la prise de décision. Ne pas sous estimer l'enfant, il pourrait fortement proposer des solutions qui pourraient vous épater!
- Donner le choix aux enfants « vous voulez jouer à la poupée toutes les deux ? » elles vont répondre « oui » « Alors SOIT vous jouez ensemble sans cris, SOIT chacune jouera son tour ». Là, vous pouvez mettre une minuterie et inviter l'autre enfant à faire autre chose en attendant son tour.
- Inviter les enfants à se parler et se dire les choses l'un à l'autre, chacun son tour. Cela va les amener à coopérer, à installer une situation de partage d'échange et de dialogue qui les prépareront à la vie future...
Du côté des parents...
- être équitable et juste envers chacun des enfants, et leur préciser. Néanmoins, parfois cela peut s'avérer compliqué, donc le signaler, expliquer, et faire en sorte que cette fois-ci, c'est untel qui aura telle chose et l'autre la fois suivante.
- ne JAMAIS dénigrer ou comparer son enfant, que ce soit de façon publique ou privée.
- ne pas jouer le rôle d'arbitre! Avoir une position neutre et ne prendre la défense de personne.
Et vous chères soeurs, comment réagissez-vous face aux chamailleries de vos petits ?
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