Le coronavirus restera un sujet de rigolade jusqu’à ce qu’un être cher soit touché...

Maintenant le soir, ce n'est plus moi...

Qui lit les histoires à mes enfants.

Mais ce sont eux, qui me font la lecture, à 1m50 de moi.

Le lieu à ne plus franchir : le pas de la porte.

Plusieurs jours sans baisers. Sans câlins. Sans contact.

Les mots d'amour passent sous la porte. 

Seuls nos regards se croisent. Avec tristesse. Et amour.

Je ne sors de ma chambre qu'avec mon masque ffp2. Quand je peux me lever.

#covid19

Tu ne vois plus les choses pareil. Tu ne vois plus les choses comme avant. Tu ne contrôles rien au final tu es néant.

#restezchezvous !

C'était le hashtag qui me faisait sourire il y a 3 semaines.

Aujourd'hui je ne rigole pas, je ne rigole plus

J'aurai dû rester chez moi. Pour mes enfants. Pour autrui. Et pour ma famille.

Quand mon époux toussait et était au lit, je banalisait. 

Quand mes garçons ont commencé à tousser, à se plaindre de maux de tête et courbatures, j'ai réfléchit. 

Quand subitement je me suis sentie mal, j'ai comprit. 

Cette petite chose, s'est installée sans qu'on ne s'en aperçoive. Je n'aurai pas cru. J'étais chez moi. Derrière mon écran de téléphone. J'avais conscience des malades. J'avais conscience des décès.

Mais... Je n'avais pas conscience que cela pouvait m'arriver. Ainsi qu'à mon foyer. 

Et là tu relativises. Tu penses à tous ces gens qui sont partis. Tout ceux qui ont vu leur proche partir.

Et tu cogites. Tu vois ton mari. Tes enfants. Et toi tu ne te vois plus...

Restez chez vous s'il vous plaît. Restez chez vous.

Tu penses juste à maintenant. Et à demain.

Les choses changent, c'est certain...